SAINT-MASMES : son église et son inscription mémorielle disparue à jamais
SAINT-MASMES : son église et son inscription mémorielle à jamais disparue !
Menaces de représailles
18 février 1976 : Roger Gicquel ouvre le journal télévisé sur TF1 avec cette révélation fracassante : " la France a peur " !
12 juin 1712 : un chroniqueur d'alors s'écriait " la Champagne a une peur panique " !
« le Val d'Or et les environs eurent leur part de la panique qui saisit toute la province » ( 1 )
Le péril de l'époque avait pour origine « une invasion de soudards et d'aventuriers ennemis dont le souvenir est resté si longtemps gravé dans la mémoire de nos pères ... » ( 1 )
Aujourd'hui, il est tombé dans l'oubli ce raid guerrier « mettant les villes et bourgades à rançon semant partout l'épouvante et se gorgeant d'or et de butin ... ses bandes ravagèrent notamment tous les villages des bords de la Suippe, ravissant tout ce qu'elles trouvaient à leur convenance " jusqu'aux vases sacrés des églises, foulant les saintes hosties " et ne laissant derrière elles que des ruines et des cendres. Rien n'égale, on le conçoit, la panique dont furent saisies les villes de Reims, de Châlons et nos pauvres campagnes . » ( 1 )
Le décor est planté !
Explications
En cette année 1712 la fin de règne du Roi Soleil s'éternise.
Avec la guerre de succession d'Espagne entamée 12 ans plus tôt, le monarque vieillissant s'est mis à dos une partie de l'Europe. Les pays entrés en belligérance sont l'Allemagne, l'Angleterre, la Hollande qui voient d'un mauvais œil la tentative de Louis XIV de rattacher l'Espagne à la France.
A la tête des troupes des " Alliés " deux redoutables commandants : l'anglais Churchill duc de Marlborough et le prince Eugène de la Maison de Savoie-Carignan, général des armées impériales.
[ « les rebuffades de Louvois et de Louis XIV, refusant d'en faire un colonel, avaient amené le prince à quitter la France pour entrer au service de l'Autriche, qui n'a pas eu de plus grand homme de guerre ni d'état. » ] ( 2 ) p.15
Le 23 mai 1706, de Marlborough remporte une victoire sur l'armée française menée par Villeroy. L'anglais obtient cette victoire à Ramillies. A l'issue de la bataille, les tractations prévoient que les intendants des trois évêchés de Metz, Toul et Verdun, devront payer une contribution aux commissaires de l'Etat hollandais.
A son tour, le prince Eugène bat les français à Audenarde le 10 juillet 1708 ce qui lui permet d'assiéger Lille qui capitule le 22 octobre. La convention imposant une contribution aux trois évêchés est renouvelée. Celle-ci devra être versée de 3 mois en 3 mois en représailles d'une contribution imposée par les Français aux Mairies de Bois-le-Duc et à la baronie de Breda ( 2 villes aujourd'hui néerlandaises ).
« La Baronie de Breda et la Mairie de Bois-le-Duc avaient ponctuellement rempli leurs obligations en payant à l'échéance. Mais les trois évêchés de Metz, Toul et Verdun ne s'étaient pas mis en devoir de faire un seul payement ». ( 2 ) p. 19.
Le comte Frederik Sirtema van Grovestins ( orthographié Growesteins par les français ), né en 1668 entre dans l'armée hollandaise à l'âge de 14 ans. Ses capacités de guerrier lui font gravir rapidement les échelons militaires. Plus qu'un vaillant soldat, c'est aussi un fin observateur pour déceler les faiblesses ennemies. Malgré l'infériorité numérique de ses troupes, il remporte plusieurs victoires ( comme celle de Cranebourg le 28 juin 1702 ). Il gagne rapidement la confiance et l'estime du prince Eugène.
La Hollande ayant grand besoin d'argent, Grovestins est fort irrité de la violation de la convention qui prive son pays de revenus conséquents.
« Ne pouvant souffrir le tort qui résultait pour l'Etat du manque de parole des intendants des trois évêchés, Grovestins songea au moyen de la faire respecter, tout en évitant d'avoir recours à des formalités interminables. » ( 2 ) p. 20.
Si les propos du journaliste de TF1, en 1976, ont pour but de mettre en garde les familles françaises d'un risque menaçant de rapts d'enfants et de prévenir l'envie de représailles envers le meurtrier Patrick Henry, les desseins du général hollandais sont nourris de justice expéditive afin d'assouvir une vengeance immédiate.
Le général major Baron de Grovestins rassemble donc une troupe de 1833 chevaux conduite sous ses ordres par 4 colonels, des lieutenants, des majors, des capitaines et des cornettes, plus 2 guides.
Pour mener à bien cette " course " la troupe se compose de compagnies de hussards, de dragons, de carabiniers. Le départ est prévu non loin des remparts du Quesnoy, avec ordre de mise en marche le 10 juin à 4 heures de l'après-midi. Toutefois, pour mieux cacher ses mouvements le général Grovestins fait progresser son détachement en petites troupes séparées, avançant le plus souvent de nuit et en colonne de 4 hommes de front.
L'objectif est de traverser l'Oise et de surprendre les villes de Vervins, Crécy-sur-Serre puis rapidement gagner Reims. A chaque arrêt l'autorité locale devra s'engager à payer une contribution et donner en gage des otages, en cas de refus la soldatesque organise le pillage, l'incendie de la localité avec exécutiopn des résistants.
Le rémois bénédictin Dom Pierre Chastelain livre sa version :
« 1712 . Le dimanche 12e juin de la présente année un détachement de cavaliers, dragons de l'armée ennemie, au nombre de deux mil huit cens, choisis de toute l'armée et commandé par le major général Growestein entra en Picardie, puis en Champagne et Lorraine, le pays messein, d'où il entra en Allemagne. Le détachement passa à Vervin, de Vervin il vint à Neuchatel, de Neuchatel il passa la rivière de Suippe, de Suippe il alla à Ste Menhoud, de là à Metz. Par où ce détachement a passé il a pillé et enlevé ce qu'il a pu, sans tuer ni mettre le feu qu'aux environs de Metz... On porta tous les vaisseaux sacrés à St Symphorien ; la nuit les bourgeois et les arquebusiers firent garde dans le faubourg dont tous les avenues étoient fermées par des charettes, des tonneaux pleins de terre et autres machines. Tous les paysans de dix à quinze lieux aux environs de Reims s'y étoient sauvé avec leurs bestiaux, leurs grains et autres meubles ... » ( 3 )
Pierre Chastelain qui avait alors à peine 3 ans en 1712 conserve en mémoire un souvenir précis de l'évènement :
« C'étoit un dimanche. Tout le monde étoit alors aux messes de Paroisses. J'y étois moi-même, avec ma mère et mes sœurs, lorsqu'on sonna l'alarme à la ville, on commençait le Prône. Un particulier, Jean Gérard, alors entra dans l'église en criant : " Les ennemis sont à la porte de la ville ". Le prédicateur descendit de chaire. On acheva la messe, je ne puis dire comment. Presque tout le monde sortit de l'église ; on me ramena à la maison paternelle qui étoit devant la paroisse, et à peine y fus-je arrivé que je vis descendre dans le puits l'argenterie et l'étain qui étoit chez nous. Le souvenir m'en est toujours demeuré imprimé dans l'esprit aussi bien que ce que je vais écrire...».
Puis le moine poursuit son récit en décrivant la terreur qui régnait sur la cité rémoise.
En fait de Neufchâtel, Grovestins avait fait le projet de se rendre à Saint-Thierry puis à Reims, mais il dut changer d'itinéraire. Un informateur venait de le prévenir qu'un régiment de dragons français de retour d'Allemagne se dirigeait vers Reims et risquait de le prendre à revers. « Les Rémois en furent donc quittes pour la peur, grâce à la présence fortuite, dans leurs murs, d'un régiment français qui regagnait Besançon. » ( 2 ) p. 59.
La course se poursuit au nord de Reims en longeant la Suippe par Isle, Warmeriville, Saint-Masmes « où l'on passe par le pont de Bois ( Pont de la Romagne ?? ) et de la proche du village d'Allielle... » ( 2 ) p.60 Allielle n'est qu'une déformation cacographique de Selles, puis par Pont-Faverger, Betheniville, Saint-Hilaire-le-Petit, Saint-Martin, Vaudesincourt, Auberive, Saint-Hilaire-le-Grand, Jonchery etc...
A Saint-Masmes « le Commandant alla avec plusieurs officiers prendre le Raffraichissement chez le Comte de Rabutin en attendant que le corps fit le mesme sur la Hauteur. Le comte Rabutin possédait une ferme dite de Montcetz, démolie vers la fin du XVIIIe siècle, mais qui figure encore sur la carte de Cassini, à un kilomètre de Saint-Masmes en remontant le ruisseau d'Epoye, et le moulin, à l'entrée de Selles, assis sur les 2 territoires. C'est à cette ferme ou à ce moulin que Grovestins alla se restaurer avec quelques officiers. » ( 2 ) p. 61.
Si le village de Selles semble avoir été épargné, l'église de Saint-Masmes a été dépouillée de ses vases sacrés et de ses ornements. Une inscription gravée sur un mur à l'intérieur des combles du croisillon sud, près de la lucarne ouverte dans le pignon et à côté d'une autre inscription du XVIe siècle devenue illisible, mentionnait :
an 1712 le 12 juin les
hollandé on passé par
St Mame on forcé
l'église et ont pris toute
les ornements et tout
les vesseaux ( sac ) ré et les
hommes prisonnier
et ont tout ( pi ) llé
signé Constantio
Lors de la Grande Guerre, l'église n'a pas été détruite mais a subi de sévères dommages, elle a été restaurée au lendemain du conflit. Selon l'abbé Legrain, curé de Saint-Masmes et d'Heutrégiville en exercice dans les années 1939 /40, les Beaux-Arts n'ont rien laissé subsister de la fameuse inscription. A la même époque, M. J. Dupuis, instituteur honoraire à Saint-Masmes, accompagné du garde-champêtre, ont tous deux vainement tenté de retrouver l'inscription dans le clocher.
Le pont qui enjambe la Suippe à Saint-Masmes ( photo Google Earth )
Arrivant du nord-ouest par la rive droite, la troupe aurait donc franchi la Suippe à Saint-Masmes. Le fameux pont de bois ébranlé sous le sabot des 1800 chevaux a résisté au passage des cavaliers, des hommes à pied, des chariots tirés par les bœufs convoyant vivres, otages et butins. Par exemple, la veille à Crécy-sur-Serre, un détachement de 200 hommes avait semé la panique sur la foire qui battait son plein. Les hussards s'étaient livrés à une razzia, volant 80 bœufs pour emporter leur butin.
Nourrir, désaltérer hommes et bêtes laissait les villages exsangues après le passage de l'ennemi.
Tous les objets de valeur attisaient évidemment les convoitises, c'est ainsi que l'église de Saint-Masmes, parmi d'autres, a été vidée de ses ornements les plus précieux.
La belle bâtisse a pourtant été préservée.
L'église de Saint-Masmes
Extérieur de l'édifice
Ici le moellon de craie domine.
Facilement extraite des carrières proches, la craie est un matériau bon marché. Mais les assises et les soubassements du bâtiment sont en pierre. La proximité de la Suippe étant source d'humidité.
L'élégance de la construction s'affiche sur la robuste tour plantée à la croisée du transept mais aussi sur son abside à cinq pans soulignée par une rangée de modillons rappelant la finition des édifices romans.
La tour rectangulaire dispose d'un toit à deux rampants inclinés vers la nef et l'abside. Ses quatre faces s'ouvrent sur des baies géminées en arc brisé. Une colonne centrale compartimente les ouvertures et soutient un tympan nu par un chapiteau décoré de crochets. La baie de la face nord est endommagée.
Deux puissants contreforts à rampants divisent la façade occidentale et matérialisent l'emplacement de la nef et des bas-côtés. Les ouvertures sont en arc brisé pour le compartiment nef et en arc en plein cintre pour ceux des collatéraux.
Le tympan du portail s'orne d'un damier fait d'une alternance de carreaux de craie et de pierre assurant le contraste des couleurs.
Le portail est encadré par des colonnes disposées en retrait, celles-ci supportent la retombée d'une archivolte composée de gros tores reposant sur des chapiteaux à crochets et qui se réunissent à leur sommet en un arc brisé. Un cordon de feuillages et de fleurons aujourd'hui à peine visible encadre l'archivolte. A la base, une tête humaine à gauche et deux à droite, s'effacent sous les affres du temps.
Toute cette façade a subi de multiples réfections ayant pour conséquence une modification du modèle originel qui pourrait dater du XIIIe siècle.
Sur le contrefort gauche une inscription datée de 1678 invite le chrétien à perpétuer un acte de dévotion en faveur de Jean Nouvelet et de sa femme Nicole Pietre. Le bas de l'épitaphe a été buché. Cette partie du texte manquait déjà en 1883. Les hommes de Grovestins ont pu la lire tout comme la seconde épitaphe plus ancienne ( 1595 ) disposée dans un cartouche inséré dans la muraille à gauche du contrefort. Nicolas Nouvelet y déclinait ses fondations.
Intérieur de l'édifice
Le saint titulaire de l'église est saint Martin dont la fête était ici, jadis, célébrée le 4 juillet. ( jour de translation de ses reliques. A noter que plus généralement le saint évêque de Tours est célébré le 11 novembre, jour de sa mort, en 397 ).
Le saint patron de la paroisse est saint Memmie, èvêque de Châlons. Une dualité peu banale !
La nef est à trois travées, dont les arcades en tiers point reposent sur des piles carrées. Celles-ci conservent les traces d'un évènement qui aurait pu être dramatique. Vers la fin de la guerre 14/18, les allemands y avaient perforé des cavités qu'ils escomptaient remplir de dynamite pour supprimer l'église. Heureusement ils n'en eurent pas le temps !
La vue de 1921 ( base Mérimée ) montre les cavités aujourd'hui rebouchées ( à droite )
A l'entrée, les premiers piliers portent chacun un bénitier de facture moderne illustrant le cerf ou la biche s'abreuvant à la source ( référence au 1er verset du psaume 42 de la Bible ). Chez le chrétien, l'eau vive confère le sacrement du baptême rappelé par le signe de croix au bénitier.
Sur l'avant dernier pilier côté Évangile, subsiste la trace de l'ancienne chaire à prêcher supprimée après Vatican II et remplacée par un ambon en pierre au bas de l'autel pour les lectures.
Vue de l'ancienne chaire à prêcher
L'ambon moderne
Le haut de la nef, côté Épître, conserve une belle statue en pierre de la Vierge à l'Enfant du XVIe siècle. Debout, Marie porte Jésus qui joue avec un oiseau.
En vis-à-vis, statue sulpicienne du Sacré Cœur.
Statue de la Vierge hauteur : 1m25
Le bas-côté nord abrite une statue de Saint-Jean l'Évangéliste portant le Livre, à ne pas confondre avec Saint-Jean le Baptiste figurant sur une toile dans le chœur. Le tableau retrouvé derrière une porte de la sacristie a été restauré.
Le tableau restauré figurant Saint-Jean le Baptiste
Les trois autels sont modernes réalisés dans le style néo-gothique.
Le maître-autel édifié en 1897 par la maison Dailly de Reims est en pierre blanche de Saint-Dizier.
M. D'Haese-Bulteaux en a réalisé le dessin et la sculpture ( 4 ). La belle pyramide ogivale qui s'élevait au-dessus du tabernacle a disparu ainsi que les deux anges polychromés portant à la main des candélabres en bronze doré, ils encadraient l'autel ( ce mobilier est aujourd'hui remisé dans les combles ).
Vue ancienne où on aperçoit la pyramide ogivale supportée par quatre colonnes de marbre rouge.
Le maître-autel aujourd'hui
En 1888, les fenêtres de l'abside étaient habillées de vitraux sortis de l'atelier rémois Marquant. Ils représentaient les figures en pied du Christ, de saint Pierre, de saint Paul, de saint Memmie et de saint Martin ( 5 ).
L'autel secondaire sud abrite plusieurs statues.
Au centre saint Roch, représenté en pèlerin barbu, porte : chapeau, pèlerine, gourde à la main droite. De la gauche il montre son bubon de peste sur sa cuisse. Le chien l'accompagne, couché à ses pieds avec un pain dans sa gueule. La légende raconte qu'au retour d'un pèlerinage à Rome où il séjourna 3 ans ( de 1368 à 1371 ), Roch, fils d'un riche marchand, s'étant fait ermite, fut atteint de la peste bubonique. Pour ne pas risquer de répandre la contagion, il s'était retiré au fond des bois où il fut nourri par le chien d'un seigneur qui lui apporta chaque jour un pain dérobé à la table de son maître.
Saint Roch est ainsi devenu le patron des malades atteints de la peste.
En dessous, la sculpture en relief de l'antependium évoque aussi le récit légendaire. Panetière à la ceinture, gourde et chapeau complètent la scène. En arrière plan le seigneur a suivi son chien et découvre le pèlerin malade.
A gauche statue de saint Vincent-de-Paul, à droite celle d'un évêque mitré et bénissant de la dextre. Il s'agit probablement de saint Memmie, premier évêque de Châlons, premier évangélisateur de la région au 1er siècle. Il aurait été envoyé en Champagne par l'apôtre saint Pierre depuis Rome. Sa fête se célèbre le 5 août.
Sur la muraille sud, saint Éloi, patron des forgerons veille sur son enclume déposée à son pied. Le saint était vénéré par les cavaliers venant ferrer leurs chevaux.
Au nord, l'autel secondaire est dédiée à la Vierge.
Sa statue, au centre, la représente portant l'Enfant Jésus. Les statues sont placées sous des dais néo-gothiques.
A sa droite ( à gauche pour l'observateur ), sainte Anne, sa mère, lui enseigne les Écritures. En vis-à-vis saint Joseph présente l'Enfant qui porte le monde. Le père spirituel tient, de la main droite, le rameau de lys qui l'a désigné.
Au pourtour, les symboles des Litanies de la Vierge sont insérés dans des cercles composés de mosaïques.
Le Couronnement de la Vierge occupe le tympan supérieur.
La tête inclinée, la Vierge, reçoit des mains de son fils, la couronne de Reine des Cieux. Deux anges agenouillés qui viennent d'apporter la couronne témoignent de l'acte accompli sous le regard de la colombe du Saint-Esprit.
Les cartouches de l'antependium sont décorés des attributs mariaux avec notamment au centre la couronne portée par les deux lettres entrelacées A. M. pour Ave Maria.
A droite, la statue de Notre-Dame de Lourdes.
Sur la muraille nord, Jeanne d'Arc est représentée debout, portant l'armure.
A ses côtés, deux stations de l'ancien chemin de croix ont été conservées.
Le nouveau chemin de croix a été réalisé par Henri Marcel Magne ( 1877 - 1944 ) fils, petit-fils et arrière petit-fils d'architectes. Le même chemin de croix est visible dans l'église de Caurel.
Les graffiti des combles
Les marches de l'escalier à vis de la tourelle - elles datent du XVIe siècle - donnent accès aux combles.
On y observe de nombreuses inscriptions gravées dans la craie tendre. Depuis le Moyen-Âge, avec les guerres ou les troubles, comme ceux de la Ligue, les clochers ont été aménagés en postes d'observation.
Les guetteurs ont eu loisir d'écrire leur ressenti sur les petits bonheurs ou les misères de leur époque.
A Saint-Masmes le clocher a aussi reçu la visite d'allemands lors de la Grande Guerre. Ils ont laissé des témoignages de leur passage dans leur langue maternelle ; un recensement méthodique de ces messages, parfois énigmatiques, reste à dresser.
Des inscriptions parfois énigmatiques
L'issue de la chevauchée guerrière de Grovestins est à retrouver dans l'ouvrage cité en ( 2 ).
( 1 ) Histoire de l'abbaye d'Avenay par Louis Paris pages : 482 et suivantes
( 2 ) Growesteins . Le ravageur de la Champagne, l'ogre hollandais le héros de la Possessiade. Sa course à travers la Thiérache, la Champagne et la Lorraine. Anno 1712. par Prim Berland -1939
( 3 ) Travaux de l'Académie Nationale de Reims. Journal de D. Pierre Chastelain, bénédictin rémois. 1712 Incursion de Growestein. 1900. Vol. 110 T2 . 1902. page 184
( 4 ) Bulletin du diocèse de Reims du 25 juin 1898 p.310/11
( 5 ) Travaux de l'Académie Nationale de Reims. 1896. Vol 100. Bibliographie monumentale et archéologique du canton de Beine p. 304 et suivantes
Sur la guerre d'Espagne : Le XVIIe siècle. François Lebrun chez Armand Colin -1997
JLC
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