L'insolite de l'art chrétien : églises de Champagne-Ardenne

L'insolite de l'art chrétien : églises de Champagne-Ardenne

Ces baptistères marnais importés de la Belgique romane

Dans le département de la Marne, ils se comptent sur les doigts des mains. Autrement dit leur rareté suscite intérêt, éveille la curiosité, et mérite découverte.

Ces fonts baptismaux fort anciens ont traversé les siècles depuis le Moyen-Âge. Ils datent tous de la fin du XIIe, début XIIIe siècle.

La cuve baptismale scellée sur un ou plusieurs pieds constitue la partie la plus ancienne du font, c'est aussi celle qui attire nos regards souvent admiratifs.

Les cuves présentées ci-après ont même apparence mais ne se ressemblent pas dans leur décor.

Leur point commun est d'être toutes circulaires, de posséder quatre têtes d'angle, d'avoir le même matériau de fabrication : une pierre calcaire dure extraite des carrières belges.

La présentation qui va suivre résulte d'un choix arbitraire, celui de l'ordre alphabétique du nom des communes qui ont le privilège de les conserver dans leur église.

Ce sont :

 

Auberive Pévy
Beine-Nauroy Prouilly
Cernay-les-Reims Rosnay
Heutrégiville Saint-Hilaire-le-Petit
Marfaux Sermiers

 

ravenne 2

 

Baptême du Christ - Sainte-Marie in Cosmedin à Ravenne Ve siècle

 

Rappel préliminaire

La fonction d'une cuve baptismale est de contenir l'eau utilisée par l'officiant qui administre le sacrement du baptême aux chrétiens. Son geste perpétue celui qu'effectua Jean le Baptiste lorsqu'il baptise le Christ dans les eaux du Jourdain.

Au temps des églises primitives le baptistère est une construction extérieure indépendante du sanctuaire, il abrite la piscine baptismale dans laquelle le baptême s'effectue par une immersion totale du catéchumène. Il subsiste en France quelques uns de ces antiques bâtiments.

 

baptistère de poitiers

 

Le baptistère Saint-Jean de Poitiers (photo web)

 

Au fil du temps et des pratiques, l'immersion est abandonnée au profit d'une simple aspersion plus adaptée aux candidats malades et aux nouveaux nés.

Le baptême est aussi un acte chargé de symboles dont il importe de connaître le sens pour comprendre les raisons du choix de l'emplacement du baptistère dans une église, tout comme pour interpréter le décor figurant au pourtour des cuves.

Dans le langage commun l'appellation baptistère a fini par se confondre avec celle de fonts baptismaux, qui ne sont que le mobilier liturgique lié au baptême. (font est une abréviation de fontaine).

Lorsqu'ils ont intégré l'intérieur du sanctuaire, les fonts ont été placés au bas de la nef, côté nord. 

Le non baptisé (païen) était jadis considéré comme venu d'un monde obscur (que symbolise le nord, région froide, privée de lumière), il ne pouvait pas accéder au chœur de l'église s'il n'était pas baptisé, d'où le positionnement des fonts baptismaux à l'entrée de la nef.

Aujourd'hui la règle n'est plus de mise depuis la réforme liturgique du rite baptismal de 1969. Les fonts sont disposés pour être facilement accessibles par la communauté, ce que certaines chapelles exigües fermées de grilles ne permettent pas.

Le décor des cuves romanes présentées ci-après a été sculpté sur le lieu de fabrication, à proximité des carrières d'extraction de la pierre. La forme générale respecte un modèle standard qui avait la faveur des tailleurs de l'époque, dans le respect de la symbolique chrétienne.

Cette forme est majoritairement circulaire (le cercle figure géomètrique parfaite est à l'image de l'ordre divin) ou plus rarement carrée (avec ses 4 côtés le carré est un symbole terrestre exprimé par les 4 points cardinaux). Mais, même carrée, la cuve comporte toujours une excavation demi-sphérique.

Le baptême s'identifie à une nouvelle naissance, c'est le passage d'un état de non baptisé à celui de chrétien, qui peut le conduire à un au-delà meilleur au Ciel.

Les quatre têtes d'angle n'évoquent pas les Évangélistes mais symbolisent les quatre fleuves cités dans la Bible irriguant les quatre parties du monde.

Le baptême vient libérer l'homme du péché. Jadis le célébrant, en divisant l'eau par un signe de croix accompagnait son geste par ces paroles : "C'est Dieu qui t'a fait jaillir de la source du paradis terrestre et t'a divisé en quatre fleuves pour arroser la terre entière".

Ainsi les quatre fleuves, Phison, Géon, Tigre et Euphrate, cités dans la Genèse, arrosent les quatre points cardinaux que sont anatolé, dysis, arlaton, mesêmbria, dont les premières lettres composent le nom d'ADAM, premier homme de la Bible.

Les ateliers de fabrication des fonts en pierre bleue de Meuse n'étaient pas nombreux. Ils se concentraient dans les régions où affleurent les couches calcaires c'est-à-dire à proximité de Tournai d'une part et de Dinant Namur d'autre part. Les fonts, mais aussi les pierres tombales (plates-tombes) étaient exportés dans toute l'Europe du nord. Ces mobiliers assez petits pour être transportés facilement sur de longues distances étaient sculptés avant transport pour en diminuer le poids.

Les voies fluviales constituaient les axes les plus empruntés et les fonts atteignaient leur destination finale par voies terrestres carossables. Les attelages de boeufs tirant de lourds chariots sont ainsi parvenus jusqu'aux confins du diocèse rémois comme l'attestent les dix fonts baptismaux de la Marne.

 

 

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AUBÉRIVE

Des fonts primitifs, ne subsiste dans l'église Saint-Pierre d'Aubérive que la cuve en calcaire patiné d'une couleur gris-mat.

Les quatre colonnettes, qui primitivement devaient la porter, étaient disposées à la verticale des têtes saillantes, elles ont disparu. Seuls subsistent les talons d'appui visibles en-dessous.

Le fût central servant actuellement d'unique support n'est pas d'origine.

 

Auberive

 

 

Les quatre têtes sont mitrées. Leur sculpture révèle de grands yeux en amande logés dans une cavité orbitaire démesurée qui confère au visage une sévérité du regard qu'amplifie sa fixité. La bouche se veut souriante, simplement esquissée par une fine fente qui rejoint l'emplacement des oreilles non représentées.

 

Entre les têtes se déploient des compositions taillées en bas-relief, qui se reproduisent à l'identique sur trois faces.

Au centre d'un cartouche grossièrement délimité, un masque léonin souffle de son museau un flot de feuillages qui se sépare en deux jets symétriques, qui, à leur tour, s'étalent en éventail. Cette terminaison en palmette remonte latéralement comme une aile déployée.

Un des quatre motifs diffère sensiblement.

 

La signification de ce décor est à rapprocher du thème de la Résurrection du Christ.

Dans les temps anciens on croyait, qu'à leur naissance, les lionceaux demeuraient sans vie pendant trois jours et trois nuits, puis leur père arrivant, il leur redonnait vie par un souffle ou par son rugissement.

Cette croyance a été identifiée à un passage de la Genèse au chapitre des Bénédictions de Jacob (Gen. 49 ; 9). Au IVe siècle l'auteur Rufin d'Aquilée l'applique à la Résurrection et généralise la vision que s'empressent d'illustrer les tailleurs romans du XIIe siècle au pourtour des baptistères.

Datation : entre 1175 et 1200.

 

 

BEINE-NAUROY

La cuve baptismale de l'église Saint-Laurent de Beine est incontestablement d'une facture plus riche que celle de sa voisine d'Aubérive

Ses dimensions, tout d'abord, sont plus imposantes. Par exemple la distance mesurée entre deux têtes d'angle est nettement supérieure (+ de 20 cm), ce qui augmente d'autant le diamètre de la cuve et son volume.

 

Beine Nauroy 1

 

La texture de la pierre de Meuse apparaît plus veinée car grêlée de fines coquilles fossilisées de rhynchonelles. La patine exacerbe les constrastes des tons gris du calcaire viséen.

De même, ici, les cinq supports sont postérieurs à l'âge de la cuve évalué au dernier tiers du XIIe siècle, mais ils reproduisent fidèlement les originaux disparus.

Les têtes sont plus allongées, tantôt surmontées d'une mitre, tantôt sans coiffe, laissant apparaître des cheveux plaqués séparés par une raie médiane.

 

Beine Nauroy 2

 

Des scènes de lutte entre animaux fantastiques animent les panneaux latéraux. On y devine des sortes de dragons ailés à longue queue. Leur présence, figurant Satan, l'esprit du mal, se justifie logiquement sur un mobilier dédié au baptême. Ces animaux monstrueux s'affrontent dans un combat terrible, tantôt se mordant la queue, tantôt l'enroulant ou la redressant dans une position menaçante, toutes griffes sorties face à l'adversaire.

Seul le baptême semble le remède efficace pour se soustraire aux tentations démoniaques.

Des différences s'observent dans le travail des sculptures, elles laissent penser que plusieurs intervenants se sont succédés autour des fonts, certains plus habiles que d'autres dans l'art de la taille.

 

Cernay-les-Reims

La cuve des fonts baptismaux de l'église Saint-Martin de Cernay-les-Reims apparait très mutilée, amputée de ses têtes d'angle et de leur talon sous lequel venait s'insérer la colonne-support.

La couche sédimentaire de roche calcaire dans laquelle furent façonnés les fonts portait des traces d'oxydation qui, aujourd'hui, parsèment la patine de zones brunâtres.

 

Cernay les Reims réd

 

Le décor des panneaux répète une paire de motifs identiques.

Le premier exprime à nouveau l'image d'un mufle de félin crachant deux tiges qui se séparent, se courbent puis remontent, se divisant en trois palmettes à trois folioles étalées.

Les yeux et les oreilles du félin sont particulièrement expressifs.

 

cernay

 

L'autre motif, classique sur les fonts romans, présente quatre arcatures reposant sur des colonnettes. Sa répétition sur l'autre face est détruite.

Ces arcatures sont aussi celles qui se voient sur les sarcophages antiques. Leur présence au pourtour des cuves baptismales évoque le passage vers une nouvelle vie que confère le baptême à l'image de l'âme du défunt chrétien qui s'élève vers le monde meilleur de l'au-delà. De manière plus générale l'arcature matérialise le passage d'un endroit vers un autre, elle reste porte toujours ouverte au sens propre comme au figuré.

Datation : entre 1180 et 1200.

 

HEUTRÉGIVILLE

Elle prétend figurer parmi les plus belles bien qu'elle conserve la trace de blessures qui prive le spectateur d'une totale admiration envers elle. La cuve d' Heutrégiville trône au centre de la chapelle baptismale de l'église Sainte-Marie-Madeleine, chapelle, ici placée côté sud au bas de la nef.

 

Heutrégiville 1

 

Les visages des têtes d'angle expriment une sévérité qu'amplifie la proéminence de leur menton.

Les têtes sont soit mitrées (l'une des deux est détériorée), soit parées d'une chevelure peignée avec une raie au milieu.

L'originalité de la composition des panneaux attire l'attention.

 

Heutrégiville 2

 

C'est d'abord la face de félin qui est renversée, toute en rondeur, plus proche de celle d'un ourson qui la rend attendrissante. La gueule (la bouche ?...) expulse vers le haut deux rejets végétaux qui finissent leur course, fléchis et libérant trois palmettes qui se terminent par trois folioles redressées.

Sur deux autres panneaux, c'est encore une composition végétale, mais cette fois arborée, où trois arbustes, au tronc pyramidal stylisé, projettent des branches cordiformes déployant des palmettes accolées qui se réunissent en un motif uniforme.

Face à l'armoire adossée au mur ouest, le thème végétal évolue en une branche imposante offrant ses palmettes courbes, où s'épanouissent des grappes de raisin.

La vigne, symbole eucharistique fort, est aussi source de régénération qui sied bien au thème baptismal.

Datation estimée : 1er tiers du XIIIe siècle.

 

MARFAUX

Les fonts de Saint-André de Marfaux sont fortement mutilés. Les réparations au ciment consolident l'ensemble mais le dénaturent. A leur origine ces fonts devaient comporter quatre colonnes à l'aplomb des têtes et un fût central.

De ces têtes d'angle, une seule semble subsister intacte. Son port est fruste ; de forme cylindrique elle demeure sans oreille, elle est coiffée d'une toque plate dont le relief termine la bordure de la margelle.

 

Fossiles Fleury la Rivière 067

 

marfaux

 

Le décor des panneaux se répète à l'identique autour de la cuve. Il déroule une succession d'arcatures dépourvues de colonnettes et d'une composition chiche en fioritures. La symbolique du thème mortuaire conduisant à celui du baptême s'applique ici également.

Datation proposée : 1er tiers du XIIIe siècle.

 

PÉVY

Très endommagée, mais au décor sympathique à regarder, la cuve de l'église Notre-Dame de Pévy a été réalisée dans le calcaire viséen de la région de Dinant.

Il subsiste deux têtes mitrées. Leur coiffe se prolonge curieusement vers l'arrière venant couvrir les oreilles comme le feraient les pans rabattus d'une chapka .

 

031 Pévy

 

Une originalité du décor végétal s'observe au niveau des talons supportant les têtes :à la base de la cuve se dresse jusqu'au menton une feuille pennée, donnant l'illusion d'un cou enfoui sous la végétation.

 

033 Pévy

 

La paroi latérale offre au regard les éléments d'une frise d'un relief accusé où de solides arbustes ne produisent que des feuilles épaisses réparties symétriquement.

Ce décor ressemble aux arbres de vie rencontrés sur les plates-tombes de la même époque et produits par les mêmes carriers.

Datation confirmée : 1er tiers du XIIIe siècle.

 

PROUILLY

Église Saint-Pierre de Prouilly : Les fonts de Prouilly sont orphelins de leur le fût primitif et des quatre colonnettes qui le cantonnaient. La cuve légèrement évasée est d'un beau calcaire bleu ; ses têtes sont mitrées ou coiffées d'une toque. Les yeux en amande grossièrement sculptés donnent parfois au visage, un regard éteint .

 

044 Prouilly
045 Prouilly

 

Comme ailleurs, le décor latéral s'est inspiré du registre végétal. Une composition schématisée à l'extrême représente un arc bandé tenant lieu de tronc (ou de racines) duquel jaillissent deux palmettes à trois folioles retombantes.

Datation proposée : 1er tiers du XIIIe siècle.

 

 

ROSNAY

La cuve baptismale de l'église Notre-Dame de Rosnay est un mobilier plus modeste que ceux présentés précédemment.

Il n'a jamais possédé qu'un seul support central qui a été remplacé par le fût en ciment visible aujourd'hui, assertion confirmée par l'absence de saillie à la base des têtes d'angle qui ne pouvaient donc pas reposer sur des colonnettes.

 

Rosnay 2
Rosnay 1

 

 

Les têtes coiffées de mitre offrent un profil d'une grande rusticité, sans oreille avec des yeux sommairement  dessinés.

Entre les têtes se déploye une frise d'arcatures répétées à l'identique. Leurs arcs reposent sur de fines colonnettes dotées d'un chapiteau fruste.

Ces fonts ont été sérieusement endommagés comme le laissent présager les nombreuses retouches bien visibles.

Les arcatures s'inspirent des antiques sarcophages en lien ici avec le rituel du baptême sensé offrir une renaissance aux âmes converties.

Datation proposée : 1er tiers du XIIIe siècle.

 

SAINT-HILAIRE-LE-PETIT

Les fonts de l'église Saint-Hilaire de Saint-Hilaire-Le-Petit sont parvenus jusqu'à nous dans un bon état de conservation. Mais, comme souvent, la vasque a perdu ses quatre colonnettes-support d'origine; elles s'inséraient jadis sous les têtes d'angle. Celles-ci sont coiffées de mitre rappelant ainsi , par ce symbole, que le baptême est administré par le clergé, par délégation de l'évêque.

 

St Hilaire le Petit

 

Au cours des siècles, avec le frottement répété des mains des visiteurs, la pierre calcaire s'est lustrée. Cette patine force par endroit les constrastes de lumière qui viennent illuminer des visages de marbre au regard figé.

 

St Hilaire le P 2

 

 

Une forêt d'arbres au dessin à peine ébauché offre un arrière plan à ces visages énigmatiques.

C'est que la référence à l'arbre de vie s'exprime ici à grands traits stylisés où tronc, branches, ont cédé l'espace à des feuilles aquatiques démesurées, qui, tantôt, s'étalent ou tantôt se plient afin d'investir tout l'espace du cartouche qui les contient : l'allusion à l'eau du baptême coule de source !...

Datation retenue : 1er tiers du XIIIe siècle.

 

SERMIERS

La rencontre des fonts de l'église Saint-Simon et Saint-Jude de Semiers laisse une impression d'indigence.

Si la vasque est imposante, elle pêche par la pauvreté de sa décoration.

 

Sermiers 2
Semiers 002

 

Les quatre têtes d'angle sous lesquelles ont existé jadis des colonnettes de soutien, offrent une sculpture grossièrement aboutie : pas d'oreilles, visage cylindrique, bouche à peine ou pas perceptible, nez fruste.

Sur le haut du crâne la mitre prend parfois l'allure d'une toque bombée.

La cuve, surtout, est totalement dépourvue de motifs latéraux ; elle présente une cassure importante et des zones ébréchées réparées au ciment. La surface est recouverte d'un enduit blanc disgracieux.

Datation : 1er tiers du XIIIe siècle.

 

CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE

 

Châlons-en-Champ

 

L'inventaire marnais des cuves baptismales romanes en pierre de Meuse ne peut pas se clore sans évoquer la plus prestigieuse d'entre elles : la cuve de la cathédrale Saint-Etienne de Châlons-en-Champagne.

La richesse de son iconographie, la qualité de sa sculpture, en font un mobilier exceptionnel dans la Marne.

Ces fonts ont été décrits par le Père Jacques Wersinger dans une publication du bulletin des Amis de la Cathédrale qui leur consacre deux numéros.

 

Bibliographie : l'étude détaillée de ces fonts marnais est à retrouver dans "Les fonts baptismaux romans en pierres bleues de Belgique et leur diffusion en France aux XIIème et XIIIème siècles". Jean-Claude Ghislain Docteur en Histoire de l'Art et Archéologie - Université de Liège.- 2005-2006.

(un exemplaire est consultable à la Bibliothèque diocésaine Jean Gerson de Reims)

au sujet des dalles funéraires voir notamment :

https://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1980_num_62_247_3736

©jeanluccollignon



03/05/2021
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